Est-ce que vous avez entendu parler de Tribe - to be inspired ? Ce réseau n'a pas encore un an et affirme comme mission de remettre l’humain et l’éthique au cœur de l’action. Il porte le rêve un peu fou de réinventer la façon dont on pense, on travaille, on vit.
Je suis invité à m'y exprimer autour du thème « BOUGER LES LIGNES en entreprise : et si j’osais ? ». Si le sujet vous intéresse, inscrivez-vous vite : il doit rester encore quelque place (Edition du 14 mars, qui s'écrit 3/14 en notation américaine, donc la journée de pi).
Charlotte et Bruno, que coordonnent l'événement et que j'ai rencontré la semaine dernière autour d'un thè vert, me demandent de me présenter par écrit. L'exercice n'est pas simple (même avec un correcteur d'orthographe). Que pensez-vous de ce premier jet ? N'hésitez pas à me dire comment je pourrais améliorer cela sur le fond et sur la forme (j'ai peut être écrit quelque chose qui ne se lit pas bien... et ce n'est pas le but).
Aujourd’hui, j’ai encore eu de la chance : j’ai rencontré au boulot de nouvelles personnes avec qui je serais prêt à passer des nuits entières à refaire le monde. Est-ce que cela vient de mon travail ou de ce à quoi j’occupe mes soirées ?
Aujourd’hui, j’ai 31 ans, un emploi chez Danone (dans une petite structure rattachée à la direction générale), un scooter qui me guide de conférence en conférence et un smartphone qui collecte mes tweets. Cela aurait pu être prévisible : élève appliqué, diplômé d’une grande école, (dé-)formé aux exigences de la finance et de la stratégie. Pourtant, c’est pour un emploi du temps (encore) peu commun que j’ai signé chez le champion des yaourts il y a 4 ans : réformer le capitalisme, depuis le cœur même d’une multinationale.
danone.communities est un incubateur de « social businesses », né de la rencontre du Pr.Yunus, fondateur de la Grameen Bank, Prix Nobel de la Paix 2006 et de Franck Riboud, président de Danone. Sa mission est de financer et de développer des entreprises locales, avec un modèle économique pérenne, tournées vers des objectifs sociaux : faire reculer la pauvreté et la malnutrition. Ces entreprises ne versent pas de dividendes et redistribuent leurs marges dans leur activité, pour plus d’impact dans leur mission. A côté d’entrepreneurs, d’ONGs et d’investisseurs solidaires, nous accompagnons une dizaine de projets, du Bangladesh au Mexique, au profit de près d’un million de bénéficiaires. Dans cette équipe, mon rôle est de mettre en réseau pour mettre en mouvement : une nouvelle forme de communication, « non violente » et tournée vers l’action. On appelle cela de « l’animation de communauté » (community management).
Si j’ai grandi à la montagne, suis passionné de snowboard et adore les boites de nuit, je dois reconnaitre une « sortie de piste » vers le milieu des années 2000 : au début de ce qu’on appelle l’ère du web2.0. L’internet, cet outil convivial comme dirait Illich, a réveillé les questions existentielles de l’amateur qui sommeillait dans le professionnel des certitudes que j’étais déjà devenu. Grâce à la toile, j’ai abandonné le costume de consultant pour soutenir toute sorte d’activisme : en défendant l’opensource avec des geeks, en créant une monnaie alternative avec des amis fabebook, en débattant du revenu d’existence au Forum Social Mondial, en organisant des rassemblements TEDx pour la République, en créant une ville éphémère à Burning Man, en devenant Candidat au Changement avec des créatifs culturels.
A mon niveau, avec d’autres, j’essaye donc de dessiner les contours de nouvelles manières de faire société : d’explorer de nouveaux rôles pour l’entreprise, d’expérimenter de nouveaux modes de convivialité. Depuis le siège d’une compagnie côté en bourse, je me mets au service d’autres valeurs que l’argent. Je ne suis ni directeur, ni entrepreneur… mais j’essaye d’être en responsabilité sur les changements que j’aimerais voir arriver pour le monde. Parfois avec des contradictions, souvent par des concessions avec mon impatience, le plus rarement possible par des compromis avec mes valeurs, j’essaye d’apporter ma part… comme le Colibris de la légende qui, avec une goute d’eau dans son bec, essaye d’éteindre l’incendie de la forêt.
Comme le Pr.Yunus, je rêve d’un monde sans pauvreté. Pire, mon cœur se révolte pour que nous entrions tous dans une abondance de richesses ! Ce projet n’est pas le mien et ne pourra pas se faire seul : avec inspiration, osons, ensemble, nous mettre route pour cette métamorphose.
Quelques liens : http://about.me/oliviermaurel
Vos commentaires me seront d'une grande aide. Merci merci.
bravo Olivier, ça va être top, no worries! merci de ton implication dans tribe
Rédigé par : bv | 14 mars 2012 à 06:55