Quel voyage !
J’ai eu la chance de participer à des rassemblements créatifs, festifs et participatifs de toute sorte : des Barcamps de Digital Natives aux Forums Ouverts de Cultural Creatives, des clubs d’Ibiza aux plages de Ko Pangan, des talks TEDx aux activités du Forum Social Mondial. Tous recelaient de délicieuses pépites, aux gouts subtiles d’être soi et d’être ensemble, ici et maintenant, accompagnés de parfums subversifs ouvrant sur un autre monde possible. Pour autant, cette fois, c’est bien d’un voyage sur une autre planète dont je voudrais vous parler.
Merci à Emmanuel et Stephan de m’avoir convaincu de tenter l’aventure BurningMan ; merci à VinSaint d’avoir osé prendre la route avec moi vers Black Rock City.

Ce Festival est né en 1986 sur les plages de San Francisco. Il a grandit, évolué, attiré de plus en plus de monde : cette année, ce sont 60 000 personnes du monde entier qui se sont réunies pendant une semaine, dans le désert du Nevada, pour construire une ville éphémère autour de 10 principes de vie. Vous trouverez des informations précises sur ce rassemblement détonnant via ce site ou wikipedia et d’autres exemples vivants sur notre album Flickr.
Burning Man est une aventure kaleidoscopique, joyeuse et inspirante, où j’imagine que nous trouvons ce que nous avons été prêts à venir chercher. C’est une utopie vivante qui suit les chemins d’un parcours initiatique, où tout le monde peut être le héro de sa propre légende. Je ne vous proposerai donc pas ici de synthèse mais vous invite à y aller en 2011 !
En amuse-bouche, relisons ensemble les 10 principes de Burning Man, à travers 10 anecdotes concrètes que j’ai vécues. (Merci aux contributeurs de Wikipedia dont j’ai repris un certain nombre des explications de ces principes).
Inclusion radicale
Chacun le bienvenu. Il n’y a aucun préalable à faire partie de la communauté Burning Man.
Ex. : en arrivant à Black Rock city, nous sommes accueillis par des bénévoles prenant de nos nouvelles, nous demandant d’où l’on vient. Si c’est la 1ere fois que nous participons au Festival, entant que « Virgin », nous sommes invités à descendre à de notre voiture et à nous rouler dans le sable pour que le désert « nous accueille ». Nous sonnons ensuite une grande cloche en signe de notre venue. Pour trouver sa place dans le désert (à l’intérieur du grand cadrant qui structure le campement), le conseil est simple : « balader vous et quand vous trouvez un endroit qui vous convient, où vous vous sentez chez vous : c’est que vous êtes arrivés ».

Pratique du don
Burning Man valorise
particulièrement le fait de donner en cadeau, sans escompter recevoir en retour
quelque chose d’une valeur égale. Au lieu de faire usage de monnaie, les
participants sont encouragés à avoir recours à une économie
de don, à un type de potlatch.
Ex. : une expression consacrée témoigne bien de cet esprit « the playa (l’espace central, libre pour toutes activités de création) provides ». Ainsi, sans qu’aucune demande ne soit formulée, tout au long de la journée, on se gratifie de petits présents : un stick à lèvre fluo est ainsi devenu notre pendentif des premiers jours.

Décommercialisation
Le festival s’applique à créer un environnement social qui ne soit en rien tributaire du parrainage commercial ou de la publicité. La tendance des organisateurs est d'empêcher qu’à l’expérience participative ne vienne se substituer un système de consommation.
Ex. : pas de mug, ni teeshirt, ni autre CD collector n’est à acheter sur place. Les fondateurs, plusieurs fois approchés par des professionnels de l’événementiel, ont toujours refusé de « licencier » le rassemblement. Les seules choses qu’on peut aujourd’hui acheter sur place sont des glaçons et du café. Une fois sur place, la participation à l’ensemble des activités est gratuite. Pour la 1ère fois, via le site Kickstarter, la communauté a pu mettre en place un système participatif de financement de performances artistiques.

Auto-suffisance radicale
Eu égard à la rudesse de l’environnement naturel du festival et à sa localisation très écartée, les participants sont supposés être responsables de leur propre subsistance. Burning Man encourage les individus à découvrir leurs ressources intérieures, à s'en servir et à se reposer sur elles.
Ex. : Passer une semaine dans le désert demande un peu de préparation mais rien de très sorcier. Quelques conserves, une bonne glacière et beaucoup d’eau (pour 4 jours, nous avions 48 litres d’eau – hors soda – répartis dans 12 gallons) : le tour est joué. A côté de ces biens matériels, c’est aussi sur ces ressources intérieures qu’il faut compter : être prêt à jouer le jeu de l’inattendu et l’accueillir avec le sourire.

Expression personnelle et créativité : expression de soi radicale
Les participants sont incités à s’exprimer de nombreuses manières, à travers différentes formes de création et de projets d’art. L’expression de soi se nourrit des talents uniques de chaque individu. Seul l’auteur lui-même, ou le groupe d'auteurs, n’est habilité à déterminer le contenu d'une œuvre. Celle-ci est ensuite offerte à la communauté, sans rien attendre en retour. Durant le festival, le port de vêtements est optionnel ; la pratique du nudisme est courante, mais demeure minoritaire.
Ex. : Déguisements loufoques, voitures mutantes (mélange entre Mad Max et le Carnaval de Rio), structures abracadabrantesques : les jours et les nuits sont des fêtes où chacun apporte sa touche de couleur. On affirme visiblement un morceau de soi, tout en s’ouvrant à la relation aux autres. Ces pratiques ne sont pas provocantes mais la plus part du temps joyeuses et innocentes. Touchant de près aux corps, c’est souvent celles qui marquent le plus les personnes n’ayant jamais vécu l’intégralité de l’expérience.

Effort en commun
Burning Man est une manifestation coopérative et collaborative, privilégiant le travail créatif pratiqué en commun. Les participants sont encouragés à travailler ensemble et à aider leurs camarades participants.
Ex. : A Black Rock City, il y a des camps organisés (réunissant plusieurs centaines de personnes) et des espaces libres où les rencontres se feront par hasard. Dans les deux cas, les relations de voisinage se font spontanément et rythment les journées. Ainsi, nous partagions souvent petits-déjeuners et diners avec d’autres Burners à côté de nous.

Responsabilité civique
La société civile est fortement appréciée.
Ex. : en plus du respect des 10 principes de Burning Man, le Festival offre l’opportunité à une centaine d’ateliers de s’organiser chaque jour. Ils sont totalement autogérés et laissent une grande place à la discussion et aux partages d’expérience. Nous avons assisté par exemple à 2 cercles passionnants sur « Syntaxe vs Sémentique » et « Nouvelles architectures monétaires ».

Politique visant à ne pas laisser de trace :
La communité Burning Man étant respectueuse de l’environnement, elle s’engage à ne laisser aucune trace physique de ses activités, à quelque endroit qu’elle se réunisse. Les participants nettoient les lieux avant leur départ, voire s’appliquent à les laisser, si possible, dans un état meilleur que celui dans lequel ils les ont trouvés. Ils s’assurent que leur passage n’aura pas de répercussions à long terme sur l’environnement.
Ex. : Chaque participant ramène ainsi ses ordures, jusqu’à l’eau dont il s’est servi pour se laver.

Participation
La communauté Burning Man est basée sur la participation des burners, dans la conviction que les changements individuels ou sociaux ne peuvent s’opérer que par la voie d’une participation profondément personnelle. Les visiteurs du festival sont invités à participer activement à l'évolution du festival, c’est-à-dire à travailler et jouer. Une des devises de Burning Man est We make the world real through actions that open the heart (« c’est par des actions qui ouvrent le coeur que nous rendons le monde réel »).
Ex. : Ainsi, la fête et la danse ne sont pas que des exutoires, mais véritablement une manière d’être ensemble, où chacun a « intégralement » un rôle. Cette phrase que j’aime beaucoup, y prenait tout son sens « «Ainsi chantait Zarathoustra: je ne croirai qu'en un Dieu qui sache danser. » F. Nietzsche.

Culture du moment présent
Dans la culture Burning Man, la principale pierre de touche fondant le jugement de valeur sera la plupart du temps l’expérience immédiate, c'est-à-dire sans intermédiaire. Il s’agit d’être de plain-pied avec soi-même et avec le monde, et par conséquent de surmonter les barrières s’interposant d’une part entre l’individu et la reconnaissance de son être intérieur, et d’autre part entre l’individu et la réalité des personnes qui l’entourent, la participation à la société, et le contact avec un milieu naturel dépassant les capacités humaines. C’est une expérience vécue, à laquelle ne saurait se substituer aucune posture intellectuelle. En conséquence, les participants sont invités à devenir des éléments constitutifs du festival, de ressentir ce qui vit autour d’eux et dans la communauté, et d’explorer leur moi profond et leur rapport à l’événement.
Ex. : Nous vivions sans horaire, curieux et gourmands de toutes les aventures qui nous attendaient au coin d’une nouvelle rencontre.

Si votre vie est un jeu dont vous êtes prêts à questionner les principes, n’ayez pas peur : c’est une expérience qu’on ne regrette pas.
NB. : toute projection d’un lieu de débauches, de dépendances et de violences, ne repose que sur la projection de ses propres peurs ou envies. On vit là-bas équipé des reflexes que l’on avait à l’âge de 7 ans et ils tiennent bons. Ainsi, pour ma part, en 2010, aucun élément de ce voyage n’a entrainé ni crainte ni honte.

Rendez-vous à Black Rock City en 2011 ! (d’ici là, le groupe Facebook des French Burners).
Vous n’aurez pas souvent l’occasion d’aller sur Mars construire une nouvelle base de vie : have fun here ;)
Super compte rendu qui retranscrit bien l'esprit de cette bulle hallucinante qu'est BurningMan...
Rédigé par : Emmanuel Vivier @ Vanksen.com | 26 septembre 2010 à 18:24
this is a fabulous idea to use the fabrics as sentiments on buttons.
Rédigé par : designer bags | 20 juillet 2011 à 02:56
What a great memory! We used to make covered buttons when we were little with Mom!!
Rédigé par : mens leather belts | 21 juillet 2011 à 10:27
cool! that is really unique! i particularly like the colourful alleyway.
Rédigé par : wholesale jerseys | 22 juillet 2011 à 11:26