En commencant, cette note, je repense à un excellent dossier de Wired (bible de l'innovation) sur The New Socialism. Comment les pratiques de solidarité sont revisitées par le web. La génération des "digital natives" est entrain de réinventer des pratiques pour "mieux être ensemble". Le Twestival, rassemblement des utilisateurs de twitter pour la bonne cause, en est une illustration. Proposer des connexions de personnes à personnes, au service de la société. (N'oubliez pas de nous suivre sur notre Twitter ;-)
Puisqu'il s'agit d'un thème "personnel", ouvrons-nous. Cela fait un peu plus d'un an que j'ai rejoint les équipes de danone.communities en tant que Social Innovation Animation Manager. Je travaillais auparavant dans une start-up internet. A l'heure du web2.0, la vocable "sociale" est la plus part du temps utilisée pour décrire "les dynamiques relationnelles" qui nourissent la toile : social network, social media, social graph.... Vous trouverez, par exemple sur SlideShare, de nombreux documents à ce sujet.
Chez danone.communities, et parmi les autres acteurs de la solidarité avec qui nous travaillons, quand on parle de "social", c'est d'abord à propos des enjeux "humains" de nos missions : la réduction de la pauvreté et de la malnutrition, l'amélioration de la santé et de la qualité de vie, le respect de l'environnement. Ainsi, dans la rubrique "la vie des projets", vous trouverez les différents indicateurs de mesure d'impacts sociaux suivis par GDFL (Grameen Danone Food), LDB (La Laiterie du Berger) et 1001 fontaines. C'est bien de cela dont il s'agit quand on parle de Social Business : entreprise à vocation social.
Pour autant, il y a de vraies résonnances entre ces deux acceptions du mot "social". Ainsi, de nombreux acteurs de web construisent des initiatives sociales et sociales : mettant les internautes en réseau, à fin d'avoir un impact social. (d'où le titre de ce post : social x social = social puissance 2).
Cette année, nous avons donc pris beaucoup de plaisir à travailler avec la communauté Drupal pour des ONGs, avec la fondation OLPC pour l'éducation, avec Facebook pour Les Causes Sociales.
Cette semaine, un nouveau "petit bijou" donc : le Twestival ! On vous en parlait ici.
Quelques pistes pour vous expliquer pourquoi on aime le Twestival (inscription ici) :
- Depuis plusieurs semaines, on nous parle sans arrêt dans la presse de Twitter : voila une illustration concrète de à quoi cela sert !
- Le projet est "glocal" : global et local. Le fait qu'il soit ancré localement, mais rentre en synergie à un niveau global... lui donne une dimension unique. Un sentiment d'être membre d'un village mondial, compréhensible.
- L'initiative est simple, pleine de bon sens, facilement appropriable : parler d'une cause qui nous touche, au profit d'une association.
- Si une partie de l'événement se passe en ligne, il est également rythmé par une grande fête, dans le monde physique cette fois ! On se retrouve à un endroit, à un moment, pour affirmer ce "être ensemble".
- C'est bien d'un mouvement collectif dont il s'agit. La rencontre est au coeur de la mécaniques. On promeut "viralement" l'événement et on rencontre de nouveaux membres twitter, intéressés par les mêmes sujets.
- Si le principe est simple, son execution n'hésite pas à quelques "sophistications". En effet, le site du twestival est un portail vers des dizaines de twestivals locaux, qui utilisent plein de petits "add-ons" sympathiques : uservoices, facebook, twibbon, wuffoo, amiando...
- (Point 7) Et ca marche ! A la dernière édition avait permis de lever 250 000$ pour aider charity : water.
Pour conclure, un exemple de ce qui se passe à Helsinki. Rendez-vous vendredi (11 septembre)
Twestival 2009 - Get Your Videos Here! from Causecast on Vimeo.
Il me semble qu'il y a une énorme confusion des genres autour de cet événement, du moins dans sa déclinaison parisienne.
Si j'ai bien compris :
1) Le festival est organisé par la société Anthineafox, dont le directeur est Monsieur Nicolas Lépissier.
2) Les internautes sont censés avoir voté démocratiquement pour choisir quelle cause sera soutenue lors du Twestival parisien, et c'est la Fondation Lejeune qui aurait remporté leurs suffrages.
3) Or, Monsieur Nicolas Lépissier est également (ou a été jusqu'à très très récemment)... directeur général de la Fondation Lejeune !!!
Il me semble là qu'il y a, au mieux, une coïncidence troublante, au pire, une manipulation nauséabonde. C'est d'autant plus regrettable que la fondation Lejeune est une association très controversée, non pas en raison de son action (mise en avant pour le Twestival) sur la Trisomie 21, mais parce qu'elle fait partie des militants les plus durs contre l'IVG, et prend position également contre la contraception, le concubinage...
Rédigé par : Raoul Volfoni | 09 septembre 2009 à 16:42
Bonjour Raoul.
Merci pour ton commentaire.
Pourrais-tu partager quelques sources des informations que tu décris ? (je n'en sais rien)
Tu évoques un piratage de vote : est-ce bien sérieux ? Qu'est ce qui anime cette réflexion ?
Merci de tes inputs.
Rédigé par : olivier2point0 | 09 septembre 2009 à 16:47
Loin de moi l'idée d'accuser les organisateurs d'un piratage... Mais mais mais... je remarque :
1) Que Nicolas Lépissier était directeur général de la Fondation Lejeune jusqu'à récemment, et que son nom a été changé "comme par enchantement" sur la page des mentions légales de la fondation, juste au moment ou j'ai posté un commentaire (censuré...) sur le blog du Twestival. Heureusement, Google sait garder la trace de ce genre de manips : http://209.85.229.132/search?q=cache:B0P-ie7khfUJ:www.fondationlejeune.org/index.php%3Foption%3Dcom_content%26task%3Dview%26id%3D167%26Itemid%3D137%26lang%3Den+%22nicolas+l%C3%A9pissier%22+%22fondation+lejeune%22&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
2) Dans les prétendus votes, la Fondation Lejeune est arrivée en tête alors que son action est pour le moins controversée, elle a devancé par exemple l'Institut Pasteur...
En conclusion, la volonté de dissimuler les liens entre l'organisateur de l'événement et l'association choisie "démocratiquement" (?) pour en bénéficier me semble suspecte. Ajoutez à cela le malaise que provoque chez certains une partie des engagements idéologiques de la Fondation Lejeune, et vous comprendrez que l'on se demande si Danone, BNP Paribas ou les autres partenaires sont au courant de ces FAITS, et a fortiori, ce qu'ils sont allés faire dans cette galère...
Rédigé par : Raoul Volfoni | 09 septembre 2009 à 17:02
Notons au passage que depuis le début de la polémique sur la double casquette de Nicolas Lépissier, plusieurs logos de sponsors ont mystérieusement disparu du site paris.twestival.com. Danone Communities n'est plus là, est-ce de votre fait ou du leur ?
Dans la soirée, la maison de disques "Naïve" a suivi. Peut-être s'est-elle rendu compte qu'en s'associant à cette manifestation aux relents de magouilles, elle avait trop bien porté son nom !
Rédigé par : Tweety et Grosminet | 10 septembre 2009 à 00:49
Un bel exemple finalement de ce que les intentions ne sont pas forcément plus pures parce qu'elles se passent online...
C'est triste, mais disons qu'online, les usurpations sont aussi plus rapidement/facilement dénoncées.
Rédigé par : Christian | 06 novembre 2009 à 16:06
Hello à tous.
Je profitte de ce dernier commentaire de Christian pour clarifier des points :
- Twestival Paris avait été organisé par des bénévoles, sans lien avec l'association
- dans des délais cours, il y a eu des erreurs de communication et bcp de malentendu
- le Twestival n'a pas eu lieu... mais un événement off, sponténament créé grace à Twitter a permis à une cinquantaine de personne de se réunir pour faire connaissance
- l'association citée a toujours été distaincte de l'organisation
- il n y a eu aucune place à aucun débat ni droit de réponse : les articles sur le blog du twestival n'ont pas été commenté ; tout s'est passé comme un raz de marée foudroyant sur twitter. J'ai été très frappé par le manque de dialogue sur ces sujets.
@christian : ce que je retiens sur tout, c'est la difficulté de trouver des espaces de discussion, quand tout le monde fait des RT et rajoute sa couche sur des thèmes faciles de sensibilité.
A votre dispo pour en rediscuter ;)
Rédigé par : olivier2point0 | 06 novembre 2009 à 16:20