Pour ceux qui le vivent, le Forum Social Mondial est sans doute un bouillon fertile de cultures. Pour ceux qui le regardent (de loin), c'est souvent un mélange confus de malentendus.
Altermondialistes, progressistes, utopistes, gauchistes, activistes, humanistes, syndicalistes, ... plein de cases et de mots sont apposés sur la réalité de cette communauté, pour la comprendre, l'encadrer, la circonscrire.
Ces stigmatisations sont, en grande partie, franchouillardes, simplistes et inexactes (et réciproquement). De ce que nous avons vu, le Forum rassemble tous les gens... qui veulent venir au Forum.
L'entrée est libre (80€ pour un Européen et avec des tarifs dégressifs jusqu'à moins de 5€ - pour 6jours-, suivant les pays d'origine : ce qui témoigne d'une certaine appréciation des réalités de ce monde... comme on ne le voit pas souvent dans des manifestations internationales). Toute la société civile est donc la bienvenue.
En premier lieu, et par voie de conséquence, les premières personnes qu'on retrouve, ce sont ceux qui sont le plus enclin à se mettre en mouvement, à être insatisfait par l'état du monde, à vouloir que les choses changent et qui ont donc décider d'agir.
La réalité que nous avons vécu pendant ces 6 jours est donc très éloignée des problématiques intellectuelles que l'on pouvait avoir , ex ante, à Paris : la guerre de la droite contre la gauche, du capital contre le travail, de l'élite contre le peuple, de l'exploitant et de l'exploité, du bourgeois et du prolétaire, du noir et du blanc... Ce sont des éléments de réflexion, mais ce ne sont pas forcément les clefs d'entrée, les colonnes vertébrales des démarches, les superstructures des approches.
Au Forum, nous ne sommes pas dans les paroles en l'air, nous sommes dans le concret, le bien réel. La vie des gens dont on parle, c'est la vie même des gens qui parlent. Leurs sujets de discussion, ils ne les portent pas dans leurs rapports, mais dans leurs chaires.
Ainsi, au cœur de l’action, nous plaçons la réflexion et la confrontation des idées, non pas dans des conférences, mais dans ce qui est appelé des « activités ». Une centaine de réunions ont donc lieu chaque jour, animées par des organisateurs volontaires, sur des thématiques choisis (l'entrée est libre). Panorama, retour d’expériences, questions, réponses, interactions rythment ces moments (vive le pragmatisme!), qui peuvent se prolonger en dehors du temps imparti (en général 2h30) par une autre réunion, ou autour d’un stand permanent, présent autour du stade principal.
Voilà comment, venant de plus de 120 pays, 50 000 personnes se rencontrent, s’organisent et avancent.
C'est ce que nous avons - notamment - approché lors du Day2.
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